Teemu Hartikainen revient sur son départ précipité du championnat russe et le calme retrouvé à Genève dont il pourrait encore porter les couleurs la saison prochaine

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  • Posté par dam, le :

    06/02/2023
Photo: GSHC

La pépite finlandaise était invitée à longuement s'exprimer pour Ilta-Sanomat, le quotidien de son pays natal.

Il fait partie de ces joueurs qui ont vécu de près le début des hostilités de la Russie envers l'Ukraine, évoluant alors dans un championnat et une nation qu'il connaissait bien puisqu'il y vivait sa neuvième saison.

Il détaille ainsi sa vie dans ce pays désormais honni : "Il y a beaucoup de gens en Russie qui n'acceptent pas ce qui se passe dans ce pays en ce moment. Vous ne pouvez pas stigmatiser tous les Russes à cause de ce que leurs dirigeants décident. En tout cas, pour moi qui ai passé des années dans le pays, il est difficile de commencer à blâmer tous les Russes", ajoutant avoir toujours été traité équitablement par les locaux lorsqu'il vivait dans le pays.

Il ajoute : "Mes anciens coéquipiers de jeu, par exemple, n'ont rien à voir avec la guerre. Ce n'est pas leur décision. J'y ai encore des amis avec lesquels je reste en contact."

Au sujet de son départ de KHL après l'invasion russe : "Le plus dur était de ne pas savoir ce qui allait se passer le jour suivant. L'espace aérien était fermé, et des rumeurs circulaient selon lesquelles les frontières seraient bientôt fermées".

La proximité des deux pays a permis à Hartikainen d'échanger des informations avec de nombreux entrepreneurs finlandais travaillant en Russie : "Quand ils ont commencé à retirer leurs employés, c'était un signal pour moi qu'il était temps de partir. J'aurais voulu honorer mon contrat, mais à cette époque, je commençais à m'inquiéter pour ma propre sécurité et, bien sûr, pour l'aspect moral. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de partir. Tout s'est bien passé avec Ufa : nous avons mis nos noms sur papier et les chèques de salaire se sont arrêtés, comme il se doit."

Après son retour en Finlande : "Les premières semaines après le début de la guerre ont été agitées, ne sachant pas ce qui allait se passer. C'était bon d'être en famille et en sécurité. Mais ça m'a laissé un mauvais arrière-goût que ma carrière dans la KHL se soit terminée comme ça."

Un mauvais souvenir désormais derrière et la calme retrouvé à Genève : "Ma qualité de vie s'est considérablement améliorée. Je peux désormais passer beaucoup plus de temps avec ma famille, car il n'y a plus de longs voyages ni de dette de sommeil", lui  qui vit en Suisse avec sa femme et ses deux enfants. Et da'jouter : "Mentalement, il est beaucoup plus facile d'être présent lorsque je n'ai pas besoin d'aller quelque part tout le temps, mais que je peux être présent à la maison".

La nature toute proche est également un gros plus : "En Russie, nous vivions au cœur de la ville et il n'y avait pas de nature à proximité. De plus, là, ici le chauffeur nous a emmenés partout. Ici, je n'utilise même pas de voiture, nous utilisons des vélos électriques", 

Âgé de 32 ans, il réfléchir bien entendu de la suite de sa carrière dont la fin se déroulera sans doute à Kuopio sous le maillot de son club d'enfance, KalPa, dont il est également copropriétaire. "Mon enfant le plus âgé n'ira pas dans une école finlandaise à l'automne prochain, donc d'une certaine manière, il y a encore "un an à passer". Il se pourrait bien que la saison prochaine je sois encore en Suisse, mais mon rêve serait de jouer à Kuopio, d'avoir du succès et de finir là-bas. Cela dépend beaucoup de la façon dont mon corps tient le coup."