C’est la mauvaise nouvelle de la semaine pour les fans genevois : le projet de patinoire du Trèfle-Blanc semble repartir à zéro, ajoutant un nouvel épisode à ce feuilleton interminable qui prend de plus en plus des airs d’arlésienne.
Et comme si cela ne suffisait pas, la communication autour du projet s’est révélée particulièrement maladroite : c’est seulement maintenant que la population découvre l’ampleur réelle des coûts.
Pourtant, il y a à peine un mois, le Conseiller d’État Thierry Apothéloz se voulait encore rassurant en s’adressant directement aux supporters du GSHC (lire ici). Mais cette semaine, les chiffres ont parlé : le budget prévu passe de 157 à 293 millions de francs. Si une partie de cette hausse s’explique par l’augmentation des prix des matériaux – un phénomène bien connu dans le secteur de la construction –, c’est surtout l’enveloppe globale, incluant les aménagements aux alentours, qui fait bondir les observateurs.
La pilule est d’autant plus difficile à avaler qu’elle commence à provoquer des tensions dans le paysage politique genevois. Si l’opposition des Verts n’est pas nouvelle, elle trouve désormais un écho du côté du PLR. Murat Alder, chef de groupe au Grand Conseil, a déclaré dans Le Temps : « Les Genevois ont exprimé leur refus des dépenses faramineuses pour des projets d’envergure. Le Conseil d’État doit se montrer réaliste. Le PLR n’est pas hostile au projet, mais pas à n’importe quel prix. » Et de marteler : « Le doublement de la facture est inacceptable. »
Le groupe PLR demande même le lancement d’un nouveau concours d’architecture. Une telle décision aurait évidemment un impact considérable sur le calendrier déjà retardé du chantier.
Malgré ces vents contraires, le Conseil d’État prévoit de soumettre au Grand Conseil le projet revu à 293 millions cet été. Mais l’affaire pourrait bien finir devant les urnes, par le biais d’un référendum. Le sort de la future patinoire genevoise se retrouverait alors – une fois de plus – entre les mains de la population.